L’écriture


À l’heure de la rédaction de ces réflexions, les pages sont blanches et les perspectives multiples. C’est le temps des vertiges où tous les errements semblent possibles. Mais, il faut naviguer et tracer une route afin d’écarter ce qui ne doit pas être – et affirmer ce qui doit être.

Il y aura deux navigations préalables.
La première sera le traitement de la trajectoire politique et philosophique du Gorille. J’explorerai ce qui fait de lui un « animal » déterminé à défendre des notions telles que la sécurité et la pérennité du clan, la revendication de la possession exclusive d’un territoire et le droit d’utiliser tous les moyens jugés appropriés pour parvenir à ses fins. La gardienne aura fonction d’antagoniste ; obstacle sur lequel le discours rebondit et trouve une nouvelle énergie. La part belle sera faite à la dialectique.
La seconde navigation sera celle du jeu des émotions, des sentiments et de la nécessité que la plupart des êtres vivants partagent en donnant et recevant de l’empathie. Nous serons dans l’histoire intime du Gorille. La dialectique se délayera dans les gestes, les souvenirs, les paroles apaisantes et le désarroi du deuil. La relation avec la gardienne sera organique et naturaliste. Nous serons dans la simplicité du quotidien, bien loin des grands espaces de la conquête du pouvoir.
Ces deux approches terminées (ou déjà bien avancées), nous arriverons au temps du troisième récit qui sera la fusion de ces deux pistes.
L’objectif avec la collaboration du dramaturge sera de construire une narration qui fasse théâtre, intègre l’action et le divertissement.
Il ne s’agira pas d’exposer des vérités, mais d’ouvrir des espaces de questionnement sur le fil du récit – des espaces miroirs.