Présentation rapide


photographie préparatoire par Yves Robert


Humanité perdue, humanité retrouvée ?
Depuis plusieurs années, je m’interroge sur « l’animal politique » et je me suis essayé à quelques écritures traitant de situations réelles.
Ces tentatives ont abouti à des impasses, car les aspects militants, tant les miens que ceux des protagonistes, devenaient prédominants et polluait le paysage que je souhaitais esquisser.
Un paysage du comportement, de l’habitat et de la nécessité de l’état. Je cherche à comprendre (dans le sens d’englober) ce qui fait l’essence d’un homme politique sans préjuger des idéologies, des attitudes induites par la nécessité de la vision stratégique et des séductions indispensables pour conquérir le public ; conquérir le vote.
Une solution possible est la transposition en quittant le territoire de l’humain, en s’éloignant physiquement du comparable et des instants réels ou connus.
J’ai décidé de choisir la transposition dans le règne animal et d’observer la relation au pouvoir comme instinct primaire, comme nécessité, et surtout comme mode de fonctionnement innocent, brutal et irrépressible.
Je devais disposer d’une société animale facilement accessible à des fins d’observation et dont la structure sociale inclut le pouvoir « pyramidal ».
Je l’ai trouvé au zoo de Bâle, dans l’enclos des gorilles.
Et soudain, lors de l’une de mes séances d’observation, la présence d’une gardienne dans la bordure grillagée de l’enclos m’est apparue – Il y avait là une interaction et un rapport de force.
Une autre fois encore, les comportements des singes étaient différents de mes observations précédentes. Une femelle sollicitait régulièrement la tendresse du gorille et celui-ci, malgré une indifférence feinte, finit par y répondre.
En l’état de ce travail, une nouvelle protagoniste trouve sa place dans le récit à construire : une présence mi-singe, mi-gardienne de zoo…
L’émergence de l’émotion ?
Sous un autre aspect de son personnage, on découvre la faiblesse du Gorille au travers de son deuil refoulé après la mort de son père et la noirceur des secrets de familles.
L’animal politique, tout aussi odieux puisse-t-il être, est fragilisé par des défauts de cuirasse et j’ai l’espérance que ces défauts lui restitue une humanité perdue.

en savoir plus en consultant la section : Le Gorille en construction