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La mort de Vladimir

théâtre / lecture-spectacle

distribution

texte et lecture Yves Robert / lecture Samuel Grilli

Le récit

La Mort de Vladimir évoque en toute simplicité la vie d’un bébé très méconnu et tout à fait célèbre, puisqu’il s’agit de celui qui se trouvait dans la poussette du film "Le Cuirassé Potemkine" d’Eisenstein.

On le surprend alors qu’il dévale les escaliers d’Odessa sous le feu des soldats, début d’une vie faite tout entière d’aventures et de luttes qui traverse le XXe siècle.

Sans surprise, à la fin, il meurt ! 

la simplicité

C’est une lecture sans effet de manche. Une valise, quelques photographies et la corne d’un vieux gramophone pour écouter des musiques désuètes servent de point d’appui ou de respiration, toutefois avec les attributs d’un spectacle, soit de la lumière, une sonorisation et une scénographie.

la durée

un voyage d'une heure et dix minutes.

la lecture

Derrière leur table, les deux lecteurs se font face. Ils commencent la lecture, presque par hasard, s’interpellent et se racontent le récit de la vie aventureuse de Vladimir.

Une bouteille de vin millésimée traîne entre eux, mais ils ne tardent pas à l’ouvrir pour la déguster, histoire d’aviver la convoitise des spectateurs.

Les deux lecteurs ne sont pas exagérément joyeux.

C’est la nostalgie d’une cérémonie funéraire avec le partage des souvenirs, les bons et les mauvais.

Toutefois les péripéties rocambolesques dérident et le meilleur hommage que l’on se doit de rendre aux morts que l’on a aimés, c’est de relever la tête et de célébrer la vie.

un extrait

Le vent tombe et se recroqueville dans un silence léger, ce n'est pas l'été.

C'est la fin de l'été avec ses orages déjà évaporés.

C'est le basculement dans l'automne, encore chaud, l'automne d'avant les fraîcheurs.

C'est l'automne à l'air sec.

L'atmosphère est enfin balayée des poussières, et le regard porte loin, on a donné des lunettes à Monsieur Turner.

On distingue maintenant la trame du lin dans les voilures d'un navire à quai.

Même s'il est encore trop tôt pour aller plus loin, ils se caressent du regard et de la paume, comme on pétrit la terre du modèle.

L'apaisement est une grande fatigue mélancolique.

L'on dort éveillé, on est heureusement triste, ou plutôt on est tristement heureux.

On attend le réveil sans impatience.

On attend le matin où s'effilochera la douce torpeur.

C'est une maison de pierres.

Les chaises et la table sont en bois rugueux, une cafetière vide est posée dans l'âtre froid.

Le vent s'ébroue et dépose les premiers flocons de l'hiver sur les carreaux de l’entrée.

La porte est ouverte depuis plusieurs jours déjà.

Les chemins se croisent et se décroisent.

L'Europe n'est plus qu'un décor de toile peinte, il est mité, cassé, brûlé.

C'est une ruine envahie par la foule des figurants. Les chemins se croisent et se décroisent…

Vladimir et Adrienne arrivent à Venise.

Au vent d'Orient, le vent des sortilèges.

Au vent d'Orient, le vent d’opium.

publication


préface Francy Schori / maquette Géraldine Cavalli / impression Montagna imprimeurs / format 19X12 cm / nombre de pages 84 / prix de vente CHF 18.– (+ frais de port) / parution mars 2004 / éditions des Petites Lessiveries